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Dans une seconde période, de 1750 à 1761, Piranèse élargit ses vues sur l’art antique.
C’est l’époque à laquelle paraissent les Antichità Romane dont les quatre tomes in-folio sont publiés de 1750 à 1756 et dont le succès est considérable et immédiat, dans la Péninsule comme à l’étranger. Si la maturation des capacités visionnaires de Piranèse est particulièrement sensible dans le développement qu’il donne au genre de la « veduta », l’amplification poétique qu’il confère à ses planches d’archéologie culmine dans les volumes des Antichità Romane. C’est par cette poursuite inlassable de reconstructions presque entièrement imaginaires, dans la suite de celles d’un Pirro Ligorio (Antiquae Urbis Romae Imago, 1551) ou d’un Giovanni Battista Montano (1534-1621), que le maître vénitien est en mesure de transcender les illustrations conventionnelles liées aux recherches des « antiquaires ». Les planches des plus doués des prédécesseurs de Piranèse ont, en effet, à côté de ses grandes eaux-fortes vivantes, quelque chose d’atone et de mort.
L’originalité des Antichità réside également dans le fait que les monuments traités ont été vus par un artiste et par un technicien. Par là, elles ne sont pas seulement émouvantes, elles rendent un immense service à l’archéologue et à l’historien puisque Piranèse procède en « antiquaire », illustrant par la gravure le mode de construction, les éléments constitutifs d’un monument. Ce sont les perspectives obliques et les artifices d’éclairage qui lui permettent, par exemple, de mettre en valeur les détails d’une structure en ruine.
Là encore, par son approche à la fois imaginative et critique du passé, Piranèse devait faire une profonde impression sur les jeunes artistes et architectes finissant leur apprentissage à Rome, spécialement les pensionnaires de l’Académie de France.
Giambattista Piranesi Fol Z 181 B (1) |
Della Magnificenza ed architetturà de’ Romani, préparée de 1756 à 1760, parut en 1761. Ses deux cent douze pages de texte, illustrées de quarante planches ou vignettes, forment le complément historique et critique des Antichità romane. Avec des moyens différents, ces deux opus reposent sur les mêmes méthodes et défendent la même cause, ils s’associent étroitement l’une à l’autre pour faire mieux connaître la gloire du génie romain et pour contrer les théories nouvelles qui menacent son autorité.
Les Vedute di Roma |
Piranèse antiquaire |