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Le premier résultat personnel de ces années de formation et d’études qui ont conduit Piranèse de Venise à Rome est la publication de la Prima parte parue à la fin de 1743. L’ouvrage comprend douze planches ayant pour thème central l’Antiquité. Ce ne sont toutefois pas de simples reconstitutions de monuments anciens opportunément réunis dans une même composition telles qu’en ont inventées Fischer von Erlach ou Pannini, mais pures inventions, par ailleurs irréalisables sur le plan technique, qui portent la marque d’une imagination féconde.
L’ensemble est significatif, en effet, des aptitudes de l’auteur, de même qu’il conjugue à parts égales les caractères de l’enseignement qu’il a reçu, comme architecte, comme décorateur et comme graveur. C’est là, de fait, la production d’un élève de Palladio tourmenté par des réminiscences du baroque, expert dans toutes les adresses de son art, habitué à l’ampleur et à la richesse fictives de l’architecture de la scène. Pourtant, quelque précoce et singulier qu’il se montre, Piranèse n’a pas encore atteint la pleine maturité de son art. Malgré le don de la fantaisie et la maîtrise de ses compositions, toutes ces planches sont gravées avec une sagesse qui se sent encore de l’apprentissage. La plupart d’entre elles sont d’une pointe habile et froide : c’est la belle rigidité monotone des graveurs d’architecture. Il faudra encore quelques années à Piranèse pour qu’il donne plus de liberté à son dessin et qu’il apprenne le secret de colorer ses gravures par un jeu subtil de contrastes.
Les cinq planches supplémentaires ajoutées à l’édition de 1750 que l’on présente ici ont été exécutées entre 1743 et 1745. Elles constituent sans doute les éléments de la Seconda parte que laisse prévoir le titre du premier recueil et qui ne fera pas l’objet d’une publication à part, mais sera insérée dans les Opere varie qui paraissent de 1743 à 1757.
Malgré l’influence considérable qu’elle exercera quelques années plus tard sur nombre de jeunes artistes, en France notamment, la première édition de la Prima parte semble avoir rencontré peu de succès. Aussi, bien qu’ayant tiré profit de son séjour romain, tant sur le plan de la pratique, que celui du savoir historique ou esthétique, l’artiste échoue pourtant à trouver un commanditaire qui lui permette de rester après la fin de l’ambassade vénitienne. Peut-être Piranèse espère-t-il trouver à Naples un accueil plus heureux et de meilleures occasions de succès. Il y effectue un bref séjour où il découvre les fouilles toute récentes d’Herculanum et la manière de Luca Giordano. Mais, au mitan des années 1740, la pension paternelle qui finançait son séjour hors de Venise vient à s’épuiser, ce qui contraint l’artiste à abréger son voyage. Ayant regagné sa patrie, il entre dans l’atelier de Giambattista Tiepolo alors que celui-ci travaille aux grandioses fresques de la salle de bal du palais Labia.
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